08/2019 Population et migration

Population et migration

 

La population d’Hasparren était de 6367  habitants en 2014, elle en compte 6808  aujourd’hui  et comptera 8500 habitants à l’horizon 2030. Force est de constater que notre commune connaît et connaîtra, un développement important.  Les nombreux projets immobiliers qui s’y  développent en  témoignent. Sa situation géographique, la saturation en logements et les prix pratiqués sur la zone littorale sont autant de raisons qui font aujourd’hui l’attrait de notre commune. La stratégie politique de développement mise en place par la majorité  actuelle doit  en tenir compte et veiller à l’accueil de tous. La population  qui s’installe à Hasparren change, elle est riche et variée.

Cette nouvelle dynamique s’inscrit dans un contexte plus global de déplacements démographiques sur le territoire , mais aussi de flux migratoires depuis l’étranger.

 

La migration n’est pas un sujet nouveau au Pays Basque. Elle fait partie de notre histoire. Lors du Conseil municipal du 28 novembre 2018,  nous avons voté à l’unanimité une subvention de 2500 € pour soutenir l’édition d’un livre consacré aux mémoires d’un jeune hazpandar de 15 ans émigré au Mexique au début du XXème siècle. Nous savons tous que des dizaines de milliers de Basques ont dû un jour quitter notre pays pour fuir la misère, la guerre, les conflits politiques. Ils ont émigré dans l’espoir d’avoir une vie meilleure, de faire fortune. Ils sont partis au péril de leur vie parfois, certains ont fait naufrage et d’autres ont travaillé dur pour rembourser leur traversée, faire venir d’autres membres de la famille, et quelques-uns ont fait fortune.

 

Difficile en se remémorant cet épisode de notre Histoire de ne pas faire un parallèle avec les migrants qui arrivent aujourd’hui sur notre territoire et forcément aussi sur notre commune. Ils fuient leur pays pour les mêmes raisons, dans les mêmes buts.  En Novembre, 2 semaines avant le vote de la subvention, deux migrants sont arrêtés à Hasparren et se voient notifiés une obligation de quitter le territoire . Aucun commentaire, aucun émoi au sein de la majorité municipale !   On suspend l’aide de la Banque Alimentaire  à une famille avec un enfant de 2 ans parce que sa demande d’asile n’a pas aboutie, on tolère les cours de français aux étrangers qui veulent s’intégrer à condition qu’ils soient en situation régulière… Ignorer la présence de migrants sans papiers dans notre commune ne les rend pas invisibles. Ils sont parmi nous et nous devons les accueillir dignement.

Et puis finalement, une subvention de 250€ a « généreusement » été attribuée par la mairie à l’association Bidekoekin-solidarité migrants.

 

Notre municipalité doit être cohérente et ne pas utiliser deux poids et deux mesures c’est à dire juger différemment la migration selon les circonstances ou nos intérêts historiques et culturels. Selon qu’on est émigré ou immigré. Il n’est pas juste de s’émouvoir du triste sort d’une émigration basque et fermer les yeux face à immigration étrangère. Migrer c’est toujours quitter son pays, sa famille, ses amis dans le seul but de vivre mieux et de retourner un jour auprès des siens. On ne peut décemment pas agir comme si la migration des Basques était différente ou supérieure à celle des autres.

 

La migration fait partie de notre histoire d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Elle nous construit chacun et ensemble.

Nous appelons  à plus de solidarité et à un meilleur accueil des migrants .

Eux c’est nous !